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Petite enfance

Nous sommes un collectif d'éducateurs de jeunes enfants créé en 2004, ayant pour objectif d'échanger sur nos pratiques professionnelles et de participer à une politique commune de la petite enfance.
Nous sommes interpellés par le rapport Tabarot, et soucieux de son contenu, nous souhaiterions débattre de certains points avec les différents partenaires de la commission départementale.
L'ensemble de ce rapport repose sur la perspective de la mise en place du droit opposable au mode de garde. Nous sommes conscients du manque crucial du nombre de places d'accueil pour les moins de 4 ans sur l'ensemble du territoire.
Pour autant, faut-il augmenter « l'offre de garde » à tout prix, au détriment de la qualité d'accueil de l'enfant ?
Nos inquiétudes reposent sur les points suivants :
les nouvelles normes du taux d'encadrement : 1 adulte pour 6 enfants qui ne marchent pas, 1 adulte pour 9 enfants qui marchent, 1 assistante maternelle peut maintenant accueillir 4 enfants.
(actuellement : 1 adulte pour 5 enfants qui ne marchent pas, 1 adulte pour 8 enfants qui marchent)
- l'accueil de l'enfant handicapé dans ce cadre ne peut être réalisé dans de bonnes conditions. Peut-on parler d'intégration ?
- une plus grande souplesse pour l'accueil des enfants en surnombre en multi accueil (passer de 10 % à 20 %) avec le même personnel !
La qualification du personnel est remise en question :
- l'assouplissement des conditions de valorisation des directeurs d'établissement
(ouvrir la direction à des professionnels non issus de la Petite Enfance)
la perspective d'évolution proposée aux CAP Petite Enfance (avec 5 ans d'expérience) d'accéder à des postes à responsabilités.
Cette dernière proposition laisse penser que les spécificités de chaque formation petite enfance sont méconnues (puéricultrice, éducateur de jeunes enfants, auxiliaire de puéricultrice et CAP Petite Enfance) et donc non prises en compte.
La possibilité donnée aux retraités d'accéder à une reconversion professionnelle en complément de leur retraite, pour devenir des professionnels de la Petite Enfance et d'intégrer une équipe ou d'accéder à l'agrément d'assistant maternel.
Les nouvelles règles législatives proposées prêtent à confusion et à des dérives possibles :
- les réglementations des différents modes d'accueil (multi accueil, micro-crèche, regroupement des assistantes maternelles, et des assistants familiaux, crèche d'entreprise, jardin d'éveil) sont incohérentes en ce qui concernent les normes d'encadrement, la qualification et l'habilitation des locaux.
Les nouvelles structures tendent à une réglementation moins exigeante et moins sécurisante, laissant imaginer que tout est possible.
- « le transfert de la procédure d'agrément et d'avis de la P.M.I des structures collectives et de l'agrément des assistantes maternelles aux communes ou intercommunalités ». (Cette compétence est-elle du ressort du maire ; il devient à la fois détenteur de l'agrément des structures Petite Enfance, mais aussi propriétaire des locaux, financeur et employeur)

Le contenu du rapport ne va pas dans le sens de l'intérêt de l'enfant et de son épanouissement, qui sont pourtant énoncés dans les objectifs de ce dossier.
Il semble répondre dans l'urgence à une problématique sociale et économique.