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La population des petites villes s'accroît entre deux et quatre fois plus vite que celle des grandes villes, selon une étude universitaire

 Les 2.755 petites villes de 3.000 à 20.000 habitants ont connu depuis 1992 un net essor démographique et économique qui pourrait être hypothéqué par la fermeture des services publics et une baisse de leurs ressources fiscales, selon une étude. Réalisée à l'occasion des neuvièmes assises de l'Association des petites villes de France (APVF) jeudi et vendredi à Autun (Saône-et-Loire), cette étude montre que la population des petites villes s'accroît entre deux et quatre fois plus vite que celle des grandes villes. De 1990 à 1999, leur croissance démographique a été de 4,9% (1,17% pour les grandes villes), et de 1992 à 2002, elles ont accueilli 1,4 millions de nouveaux foyers fiscaux (+17%). Aujourd'hui 18 millions de Français - un tiers de la population du pays - vivent dans une petite ville, relève l'étude réalisée par l'Institut d'économie régionale et financière de l'Université de Poitiers. Les nouveaux habitants sont en général de jeunes ménages, assez aisés, qui veulent bénéficier d'une plus grande qualité de vie, dans des communes alliant un niveau élevé de services de proximité et un cadre attrayant. On note aussi une hausse de retraités deux fois plus rapide que dans les cités plus importantes. Si les petites villes situées à la périphérie des grandes agglomérations sont les premières à bénéficier de l'arrivée de ces «néo-ruraux», le phénomène touche aussi celles situées au coeur d'un territoire plus rural. Le dynamisme démographique des petites villes se double d'un développement économique marqué. En 2003, 102.502 entreprises ont été créées dans des petites villes, soit 28% des créations totales (365.454). Si le nombre des emplois salariés n'y progresse pas, à l'image de la situation générale, le nombre de salariés pour 100 habitants y est supérieur à celui des communes plus petites. Les emplois se situent en majorité dans l'économie résidentielle (commerces, services aux particuliers) et l'agroalimentaire. Le revenu imposable moyen des ménages y est supérieur de 1,25% au niveau national (hors Paris) : 16.200 euros par ménage contre 15.400 euros. Ces signes de bonne santé ne sauraient pourtant masquer de «grandes fragilités», a expliqué à l'AFP Martin Malvy, président de l'APVF. Premier sujet d'inquiétude: les menaces sur les services publics, notamment dans le domaine hospitalier, font craindre aux élus une dégradation de la qualité de la vie. «Les récents rapports prônant la fermeture des services chirurgicaux pratiquant moins de 2.000 opérations par an en sont une illustration», assure M. Malvy, également président de la région Midi-Pyrénées. Selon lui, les petites villes doivent être au contraire «un élément d'équilibre dans une optique d'aménagement du territoire». En outre, la réforme en cours de la fiscalité locale, notamment de la taxe professionnelle (TP), fait craindre aux maires des petites villes une diminution de leurs moyens financiers. Ils redoutent aussi que les transferts de charges sur les départements et les régions amènent ces collectivités à diminuer leur soutien aux petites villes. Enfin, ils craignent que la concentration des aides pour le développement économique, notamment dans le cadre de la mise en place des pôles de compétitivité, se fasse à leur détriment.